VictorHugo. Corriger le poème. Tweeter; Texte et poèmes / H / Victor Hugo / À Villequier. Corriger le poème. Poème À Villequier. Maintenant que Paris, ses pavés et ses marbres, Et sa brume et ses toits sont bien loin de mes yeux ; Maintenant que je suis sous les branches des arbres, Et que je puis songer à la beauté des cieux ; Maintenant que du deuil qui m’a fait Les Djinns est un poème de Victor Hugo paru dans le recueil Les Orientales 1829. Il fait le récit du passage de djinns, créatures surnaturelles de la mythologie arabique, autour de la maison du narrateur. La longueur des vers augmente à mesure qu'ils se rapproche et diminue lorsqu'ils s'éloignent. Murs, ville,Et port,AsileDe mort,Mer griseOù briseLa brise,Tout dort. Dans la plaineNaît un l'haleineDe la brameComme une âmeQu'une flammeToujours suit ! La voix plus hauteSemble un nain qui sauteC'est le fuit, s'élance,Puis en cadenceSur un pied danseAu bout d'un flot. La rumeur la comme la clocheD'un couvent maudit ;Comme un bruit de foule,Qui tonne et qui roule,Et tantôt s'écroule,Et tantôt grandit, Dieu ! la voix sépulcraleDes Djinns !… Quel bruit ils font !Fuyons sous la spiraleDe l'escalier s'éteint ma lampe,Et l'ombre de la rampe,Qui le long du mur rampe,Monte jusqu'au plafond. C'est l'essaim des Djinns qui passe,Et tourbillonne en sifflant !Les ifs, que leur vol fracasse,Craquent comme un pin troupeau, lourd et rapide,Volant dans l'espace vide,Semble un nuage livideQui porte un éclair au flanc. Ils sont tout près ! - Tenons ferméeCette salle, où nous les bruit dehors ! Hideuse arméeDe vampires et de dragons !La poutre du toit descelléePloie ainsi qu'une herbe mouillée,Et la vieille porte rouilléeTremble, à déraciner ses gonds ! Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure !L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma mur fléchit sous le noir maison crie et chancelle penchée,Et l'on dirait que, du sol arrachée,Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,Le vent la roule avec leur tourbillon ! Prophète ! si ta main me sauveDe ces impurs démons des soirs,J'irai prosterner mon front chauveDevant tes sacrés encensoirs !Fais que sur ces portes fidèlesMeure leur souffle d'étincelles,Et qu'en vain l'ongle de leurs ailesGrince et crie à ces vitraux noirs ! Ils sont passés ! - Leur cohorteS'envole, et fuit, et leurs piedsCessent de battre ma porteDe leurs coups est plein d'un bruit de chaînes,Et dans les forêts prochainesFrissonnent tous les grands chênes,Sous leur vol de feu pliés ! De leurs ailes lointainesLe battement décroît,Si confus dans les plaines,Si faible, que l'on croitOuïr la sauterelleCrier d'une voix grêle,Ou pétiller la grêleSur le plomb d'un vieux toit. D'étranges syllabesNous viennent encor ;Ainsi, des arabesQuand sonne le cor,Un chant sur la grèvePar instants s'élève,Et l'enfant qui rêveFait des rêves d'or. Les Djinns funèbres,Fils du trépas,Dans les ténèbresPressent leurs pas ;Leur essaim gronde Ainsi, profonde,Murmure une ondeQu'on ne voit pas. Ce bruit vagueQui s'endort,C'est la vagueSur le bord ;C'est la plainte,Presque éteinte,D'une saintePour un mort. On douteLa nuit…J'écoute -Tout fuit,Tout passeL'espaceEffaceLe bruit. Victor Hugo Cliquez ci-dessous pour découvrir un poème sélectionné au hasard. Message aux membres de Poetica Mundi ! Chers membres de la communauté Poetica Mundi, n'oubliez pas D'aller consulter les publications de la communauté poèmes, quiz, messages ;De télécharger vos nouveaux avantages livres, activités, poèmes à imprimer, etc. ;Et de m'envoyer vos demandes spéciales. Cliquez sur le lien suivant pour vous connecter ou devenir membre. Merci de me soutenir et de me permettre de vous offrir plus de 16 000 poèmes sur ce site sans publicité et de la poésie sur YouTube !Johann lindividu est crime pour la société. » Vitor Hugo, disours devant l’Assem lée onstituante, 1848 « Tant que la peine de mort existera, on aura froid en entrant dans une cour d’assises et il y fera nuit », Victor Hugo « La peine de mort est contraire à ce que l'humanité depuis deux mille ans a pensé de plus haut et rêve de plus
Vous êtes ici Accueil Histoire Grands dis... Victor Hugo 15 septembre 1848 Contenu de l'article Victor Hugo abolition de la peine de mort 15 septembre 1848 Toute sa vie Victor Hugo a été un farouche abolitionniste. Ce combat contre la peine de mort est d'abord mené au moyen de son oeuvre littéraire. Dans deux romans, Le dernier jour d'un condamné 1829 et Claude Gueux 1834, il dépeint la cruauté des exécutions capitales auxquelles il a assisté dans son enfance. S'il avoue que l'écriture l'a libéré d'une culpabilité, il ajoute, dans la préface de 1832 du dernier jour d'un condamné, que se laver les mains est bien, empêcher le sang de couler serait mieux ». Élu pair de France, Victor Hugo tente sans succès de convaincre ses collègues lors du procès de Pierre Lecomte, accusé de tentative d'assassinat sur Louis-Philippe, d'écarter le châtiment suprême. Mais, c'est au cours de la séance de l'Assemblée constituante du 15 septembre 1848 qu'il prononce son discours le plus célèbre pour l'abolition de la peine de mort. Déjà, en 1830, à l'Assemblée nationale, cette question avait donné lieu à un débat public. La proposition de loi de Destutt de Tracy déposée le 17 août 1830 est suivie d'un vote par la Chambre des députés d'une Adresse au Roi demandant l'abolition. Puis la loi du 28 avril 1832 modifiant le code pénal supprime neuf cas passibles de la peine capitale complot sans attentat, fausse monnaie, contrefaçon des sceaux de l'Etat, certains incendies volontaires, vol avec circonstances aggravantes notamment et généralise les circonstances atténuantes. En 1838 ont lieu de nouveaux débats au cours desquels intervient Lamartine. En 1848 deux jours après la proclamation de la Deuxième République, un décret du Gouvernement provisoire abolit la peine de mort en matière politique. Dans une lettre à Lamartine du 27 février 1848, Victor Hugo approuve l'abolition. Candidat à l'Assemblée constituante lors du scrutin complémentaire du 4 juin 1848, il explique, dans sa profession de foi du 26 mai 1848, ce qu'il attend de la République une liberté sans usurpation et sans violence, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité non de moines dans un couvent, mais d'hommes libres, donnera à tous l'enseignement comme le soleil donne la lumière. » Après les émeutes de juin, il intervient, pendant tout le mois de juillet, en faveur de nombreux prisonniers politiques menacés d'exécution et de déportation. Quelques mois après la proclamation de la République, il s'agit pour les représentants de la Nation de la doter d'une Constitution. L'article 5 du projet, inspiré par le développement du romantisme révolutionnaire et par le fait que dans une période si troublée les opposants d'aujourd'hui, parfois qualifiés de criminels », ont vocation à devenir les dirigeants de demain, dispose que la peine de mort est abolie en matière politique ». Trois députés, Coquerel, Rabuan et Buvignier, déposent alors des amendements identiques visant à supprimer les mots en matière politique. », ce qui a pour conséquence de proposer d'étendre l'abolition aux crimes de droit commun. C'est pour soutenir cette rédaction de l'article que Victor Hugo intervient à l'improviste », mais il ne parvient pas à la faire adopter. Les amendements sont rejetés par 498 voix contre 216. Victor Hugo poursuivra ce combat jusqu'à sa mort. Lors de l'exil, il mènera une campagne auprès de la population de Guernesey pour la commutation de la peine du criminel John Tapner et échoue face à l'inflexibilité du secrétaire d'État de l'Intérieur, Lord Palmerston. Ses espoirs de voir sa cause progresser avec le retour de la République seront déçus par la sanglante répression des communards ».Pour autant, ce discours constituera une référence pour ceux qui militeront pour l'abolition de la peine de mort jusqu'à la loi du 9 octobre 1981. Le citoyen Victor Hugo. Messieurs, comme l'honorable rapporteur de votre commission, je ne m'attendais pas à parler sur cette grave et importante matière. Je regrette que cette question, la première de toutes peut-être, arrive au milieu de vos délibérations presque à l’improviste, et surprenne les orateurs non préparés. Quant à moi, je dirai peu de mots, mais, ils partiront du sentiment d’une conviction profonde et ancienne. Vous venez de consacrer l’inviolabilité du domicile ; nous vous demandons de consacrer une inviolabilité plus haute et plus sainte encore ; l’inviolabilité de la vie humaine. Messieurs, une constitution, et surtout une constitution faite par et pour la France, est nécessairement un pas dans la civilisation ; si elle n’est point un pas dans la civilisation, elle n’est rien. Très bien ! très bien ! Eh bien, songez-y ! Qu’est-ce que la peine de mort ? La peine de mort est le signe spécial et éternel de la barbarie. Mouvement. Partout où la peine de mort est prodiguée, la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare, la civilisation règne. Mouvement. Ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le 18° siècle, c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le 19° abolira certainement la peine de mort. Adhésion à gauche. Plusieurs voix. Oui ! oui ! Le citoyen Victor Hugo. Vous ne l’abolirez pas peut-être aujourd’hui ; mais, n’en doutez pas, vous l’abolirez ou vos successeurs l’aboliront demain ! Les mêmes voix. Nous l’abolirons ! Agitation. Le citoyen Victor Hugo. Vous écrivez en tête du préambule de votre constitution En présence de Dieu, » et vous commenceriez par lui dérober, à ce Dieu, ce droit qui n’appartient qu’à lui, le droit de vie et de mort. Très bien ! très bien ! Messieurs, il y a trois choses qui sont à Dieu et qui n’appartiennent pas à l’homme l’irrévocable, l’irréparable, l’indissoluble. Malheur à l’homme s’il les introduit dans ses lois ! Mouvement. Tôt ou tard elles font plier la société sous leur poids, elles dérangent l’équilibre nécessaire des lois et des mœurs, elles ôtent à la justice humaine ses proportions ; et alors il arrive ceci, réfléchissez-y, messieurs, Profond silence que la loi épouvante la conscience ! Sensation. Messieurs, je suis monté à cette tribune pour vous dire un seul mot, un mot décisif, selon moi ; ce mot, le voici Écoutez ! écoutez ! Après février, le peuple eut une grande pensée le lendemain du jour où il avait brûlé le trône, il voulut brûler l’échafaud. Très bien ! — Sensation. Ceux qui agissaient sur son esprit alors ne furent pas, je le regrette profondément, à la hauteur de son grand cœur. A gauche Très bien ! Le citoyen Victor Hugo. On l’empêcha d’exécuter cette idée sublime. Eh bien, dans le premier article de la constitution que vous vous votez, vous venez de consacrer la première pensée du peuple, vous avez renversé le trône; maintenant consacrez l’autre, renversez l’échafaud. Vif assentiment sur plusieurs bancs.Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.
Cest la disparition de l'auteur et le choix des funérailles nationales, qui transforment, une nouvelle fois et de manière définitive, le monument réaffecté à l’Eglise en Panthéon républicain. La liberté, toujours. L’exposition sera également l’occasion de revenir sur la manière dont la Liberté a inspiré la vie de Victor Hugo et son œuvre à travers des archives,
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XXIICeque c’est que la mort. Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez. On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ; On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ; On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil, La sombre égalité du mal et du cercueil ; Quoique le plus
Accueil Découvrez toutes nos études Hugo en exil Victor Hugo sur la grève d'azette Victor Hugo sur le rocher des Proscrits Affiche de vente aux enchères publiques du mobilier de Victor Hugo. Victor Hugo sur la grève d'azette Date de création 1852 Date représentée 98-001973 / RMN4219298-001973 Victor Hugo sur le rocher des Proscrits Date de création 1853 Date représentée 98-002019 / PHO1986-123-159 Affiche de vente aux enchères publiques du mobilier de Victor Hugo. Date de création 1852 Date représentée 1852 Date de publication Octobre 2003 Auteur Stéphanie CABANNE Le proscrit Dramaturge, romancier, poète, Victor Hugo est devenu un monstre sacré de la littérature française. Au cours du XIXe siècle son insatiable activité littéraire se fait de plus en plus l’écho de son engagement politique. Connu d’abord comme le chef de fil des romantiques, il reste fidèle à ses idéaux royalistes jusqu’au milieu de la Restauration. Mais la censure qu’exerce Charles X sur la presse comme sur les œuvres littéraires le fait évoluer vers le libéralisme. Quelques mois après la première d’Hernani, pièce autorisée mais dépréciée par les tenants du régime, il soutient la révolution de 1830. Le peu d’écho rencontré par Les Burgraves et la mort de sa fille Léopoldine en 1843 le détournent un temps de la création au profit de l’activité politique. Devenu républicain, il est élu député en 1848 et siège à l’Assemblée constituante et à l’Assemblée législative. Hugo bascule alors à gauche et s’oppose au coup d’État de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851 en tentant d’organiser la résistance. En vain. Opposant farouche à Napoléon III il doit s’exiler à Bruxelles pour fuir la répression qui s’abat sur les républicains 26 000 arrestations, 9 500 personnes déportées à Cayenne et en Algérie et 1 500 expulsions dont 66 députés. Son fils Charles le rejoint dans son exil, à sa sortie de prison, à la fin janvier 1852. Mais aussi longtemps que Victor Hugo ne publie pas d'ouvrages, voire de pamphlets contre le régime de Napoléon III, sa femme Adèle et sa fille peuvent parfaitement demeurer à Paris. Le Prince-Président laisse jouer Marion de Lorme à la Comédie française. Il assiste même à une représentation où il applaudit ostensiblement. En prenant la décision d'écrire d'abord L'histoire d'un crime qu'il n'achève pas alors puis Napoléon-le-Petit dont le titre est plus qu'une provocation Victor Hugo fait de lui-même un proscrit. Fin mai 1852, Adèle Hugo vient discuter à Bruxelles des dispositions à prendre. La famille Hugo décide de vendre tout son mobilier, pour se réunir à Jersey avant la parution, en août 1852, de Napoléon-le-Petit. L'affiche de la vente fait un certain bruit dans Paris. Il y a foule lors de l'exposition du mobilier. Outre la bibliothèque, une collection de tableaux flamands et de dessins romantiques, on est frappé par la profusion d’objets de toutes origines et destinés à tous les usages, qui anticipent sur l’ameublement et les bricolages extravagants de Hauteville House Guernesey. Cette vente n’a pas eu lieu comme certains l’ont cru parce que Victor Hugo était ruiné. Elle a mis une dernière touche au portrait de celui qui campe alors sa posture d’exilé. C’est une manifestation publique de son refus de la situation politique, en même temps que la préparation de l’exil de sa famille. Hugo choisit l’île de Jersey, terre francophone et libérale, où, entouré de ses proches et de quelques autres proscrits, il continue de manifester son opposition au régime en publiant à Bruxelles le pamphlet Napoléon le Petit 1852 puis des vers vengeurs » au titre explicite, Les Châtiments 1853. Photos de l’exil L’exil est vécu comme une injustice, un deuil traversé de crises de découragement. Pourtant, les longues années hors de France s’avèrent propices à la création. Le contact avec la nature sauvage et le spectacle de l’océan inspirent à Hugo une poésie engagée, Les Châtiments, puis apaisée, Les Contemplations 1856. D’emblée, Hugo projette d’assortir ses œuvres de portraits afin d’entretenir sa légende, à un moment où son existence bascule dans l’Histoire. A l’époque, la technique du daguerréotype[1] ne permet la reproduction que par le biais de la lithographie, procédé jugé lourd » par Hugo qui va lui préférer la photographie naissante[2]. Il pressent les possibilités artistiques de cette découverte et fait installer un atelier dans sa maison de Jersey. Initié à cette technique par le républicain Edmond Bacot, Charles, le fils d’Hugo, devient le principal exécutant du projet paternel. C’est Hugo père qui met en scène les photographies, choisit les sites et les poses. Son œil averti compose, à la manière d’un peintre, des vues qui apparaissent comme les illustrations des vers composés au même moment. Victor Hugo sur la grève d’Azette 1852-1853 Hugo tient d’abord à se rappeler au souvenir des Français en tant que résistant, fidèle défenseurs des idéaux républicains de 1848 et rejetant toute compromission amnistié en 1859, il refusera de rentrer en France. À cette fin, il prend place sur la grève d’Azette, comme encerclé par la mer, les bras croisés et le regard fixé sur l’horizon. L’assurance de la pose, la stabilité de la composition dont il apparaît comme le pivot » subtilement désaxé, renvoient à la conclusion d’ Ultima Verba[3] » Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là ! Victor Hugo sur le rocher des Proscrits 1853 Hugo se veut aussi visionnaire et démiurge. Dans cette photographie qu’il appréciait particulièrement, des diagonales mènent le regard au-delà du promontoire dont la silhouette du poète constitue le sommet, découvrant dans les deux tiers de l’image une étendue vaste, ouverte sur l’infini, où alternent harmonieusement des bandes sombres et claires. Exaltée, la figure du poète apparaît, face à l’univers, la seule capable d’entrer en communication avec la nature et avec Dieu, ce qu’évoquent les vers de Stella[4] » Et pendant qu’à longs plis l’ombre levait son voile, J’entendis une voix qui venait de l’étoile Et qui disait… Le rôle du poète Les photographies de Jersey s’avèrent d’une grande force. À l’époque, aucun artiste, qu’il soit peintre ou photographe, ne rivalise avec Hugo dans l’art de se représenter. La maîtrise des clairs-obscurs et l’expressivité des poses rompent avec les représentations traditionnelles, beaucoup plus académiques. Hugo a su tirer parti du caractère direct et de la force poétique de la photographie pour imposer son image du poète en exil. Fidèle à la conception romantique, il en fait un prophète des temps modernes, prêt à recevoir la révélation, juché sur le rocher des Proscrits tel Moïse sur le Sinaï. Le poète est également celui qui éclaire les peuples par la parole, ici la poésie dont le lyrisme s’accorde avec celui des photographies. Ainsi Hugo a-t-il lui-même et consciemment façonné son propre mythe. Dans les décennies suivantes, illustrateurs et caricaturistes réutiliseront l’image de Hugo sur son piédestal », véritable statue vivante. Cette représentation est en phase avec les attentes de la société du XIXe siècle, comme le montrent les funérailles du poète en 1885 et la place qu’il prendra dans l’école de la IIIe République. Paul Bénichou, Le Temps des prophètes, Paris, Gallimard, 1977. Sophie GROSSIORD, Victor Hugo, et s’il n’en reste qu’un… », Paris, Gallimard, coll. Découvertes », 1998. Victor HUGO, Les Châtiments, rééd. Paris, Hachette, HUGO, Le Journal d’Adèle Hugo, Paris, Lettres modernes, Minard, 1968-1984. Adèle HUGO, Victor Hugo raconté par Adèle Hugo, Paris, Plon, 1985. Hubert JUIN, Victor Hugo, tome II 1844-1870 », Paris, Flammarion, 1992. Catalogue de l’exposition La Gloire de Victor Hugo Galeries nationales du Grand Palais, 1985-1986, Paris, RMN, 1985. Catalogue de l’exposition En collaboration avec le Hugo, photographies de l’exil, Paris, Musée d’Orsay – Maison de Victor Hugo, 1998. 1. Daguerréotype procédé mis au point par Daguerre en 1838, consistant à fixer l'image sur une plaque métallique. Le daguerréotype permet l'obtention d'un positif direct mais unique. 2. Photographie procédé mis au point par Fox-Talbot en 1839 et introduite officiellement en France en 1847. Elle permet l'impression de multiples épreuves positives à partir d'un seul négatif sur papier ou sur verre. 3. Ultima Verba », Jersey, 2 décembre 1853, est le poème qui clôt Les Châtiments. 4. Stella », Jersey, 31 août 1853, in Les Châtiments. Stéphanie CABANNE, Hugo en exil », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 20/08/2022. URL Albums liés Découvrez nos études Honoré de Balzac 1799-1850 Lorsqu’en 1837 Louis Boulanger exposa au Salon le portrait de Balzac, l’écrivain était déjà reconnu, même s’il n’avait pas, loin de là, achevé son… Dans les ateliers de la Librairie de France L’évolution de l’imprimerie moderne la presse et le livreLe monde de l’édition a connu une forte modernisation vers la fin du XIXe… Stendhal Stendhal, de son vrai nom Henri Beyle, naît à Grenoble en 1783 dans une famille conservatrice. 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Croyez. On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ; On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ; On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil, La sombre égalité du mal et du cercueil ; Quoique le plus petit vaille le plus prospère ; Car tous les hommes sont les fils du même père ; Ils sont la même larme et sortent du même oeil. On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ; On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe, On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe. Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu, Impur, hideux, noué des mille noeuds funèbres De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ; Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni, Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchante L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante. On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant, Tout notre être frémit de la défaite étrange Du monstre qui devient dans la lumière un ange. Listedes citations de Victor Hugo sur peine de mort classées par thématique. La meilleure citation de Victor Hugo préférée des internautes. Retrouvez toutes les phrases célèbres de Victor Hugo parmi une sélection de + de 100 000 citations célèbres provenant d'ouvrages, d'interviews ou de discours. Lisez le TOP 10 des citations de Victor Hugo pour mieux Victor Hugo, un géant au cœur romantique 003806 Au milieu du XIXe siècle, Victor Hugo est au sommet de sa gloire. Il est loin d’imaginer que les vents mauvais de la tragédie, qui frappent ses personnages fictifs, vont heurter son propre entourage et le blesser dans sa chair. À commencer par sa fille ainée, sa fille adorée, Léopoldine. Il l’aime tellement qu’il ne peut se résoudre à la laisser quitter le nid familial au bras d’un autre homme que lui-même. Léopoldine est amoureuse d’un jeune homme Charles Vacquerie, fils d'un armateur du Havre. Elle n’a que quatorze ans. "Ma fille est bien trop jeune et ce Vacquerie bien falot", tranche Hugo. Alors Léopoldine patiente et après trois ans d’idylle secrète, Victor Hugo, papa poule, ultra possessif et fusionnel, finit par céder, de mauvaise grâce. D'ailleurs, il fait tout pour retarder les noces, au point de prétexter une paralysie de la main pour ne pas signer le registre de mariage ! Chose amusante dans Les Misérables, Jean Valjean feint d’avoir le pouce blessé pour ne pas signer l’acte de mariage entre Marius et Cosette ! Léopoldine et Charles peuvent donc convoler en justes noces. Mais seulement sept mois plus tard, la tragédie frappe. La mort de deux amants À Villequier en Normandie, Léopoldine et son mari montent à bord d’un canot pour une petite virée sur la Seine. Soudain un tourbillon de vent s'élève, s’abat sur la voile et fait brusquement chavirer le canot. Léopoldine ne sait pas nager, Charles, lui, est excellent nageur. Il tente tout pour sauver sa femme, qui sous l'eau, se cramponne désespérément au canot renversé. Charles plonge et replonge, en vain. Alors, dans un élan de désespoir, il plonge une dernière fois pour rejoindre son épouse et ne plus la quitter. Les deux jeunes mariés périssent noyés, ensemble. Léopoldine n'avait que dix-neuf ans. Victor Hugo apprend la terrible nouvelle par la presse, de retour de voyage. Il est anéanti. Sa Léopoldine chérie n’est plus. Lorsqu’il arrive à Villequier, les deux amants, sont déjà enterrés, ensemble dans la même sépulture. La mort de sa fille inspirera à Victor Hugo son plus célèbre poème, Demain dès l’aube, paru dans le recueil, les Contemplations. Allez, je ne résiste pas à l’envie de vous le lire le premier quatrain "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m' par la forêt, j'irai par la ne puis demeurer loin de toi plus longtemps". Un père qui vit dans le culte de sa défunte filleLa mort de Léopoldine touche tout le clan Hugo, en particulier sa jeune sœur Adèle âgée de 13 ans. Elle, qui a reçu moins d’attention que l’ainée, pense pouvoir la substituer dans le cœur de son père. Mais Léopoldine reste irremplaçable, et son père inconsolable. La famille vit dans le culte de la défunte, vénérant comme des saintes reliques ses effets personnels et ses robes. Elle hante le cœur de son père et continue de faire de l’ombre à sa jeune sœur. Adèle manifeste alors les premiers signes de graves troubles psychiques. En proie à des délires de plus en plus fréquents, sa santé mentale se dégrade. Elle est placée dans en hôpital psychiatrique, où elle finira ses jours. C’est à croire que tous les êtres chers au grand homme sont condamnés à souffrir. Les années qui suivent la mort de Léopoldine, Hugo n’écrit plus rien, ou presque. Ni théâtre, ni roman, ni poème. L’encre a séché, mais pas les larmes. L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail. Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien S’abonner à la Newsletter RTL Info . 488 622 666 208 514 398 685 455

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